Ses yeux verts comme la terre (Verde brun)
Les hommes apprennent à vivre mais
trop peu d’entre eux ont le courage de faire
l’école primaire de la mort.
Tout est question de choix –
d’abord avoir la chance de vivre
ensuite, faire semblant d’oublier
que la mort détient le record
de la longévité…
Maîtres de la mort il n’y en a pas
et, ceux d’autrefois furent chassés
de la cité.
Les sages se sont exilés dans les montagnes
évitant les vivants
qui ne veulent pas croire au pouvoir de la mort.
Ils y mesurent encore les couleurs des yeux
de ceux qui s’en allèrent.
On croit qu’elles – les couleurs –
seraient le souffle le dernier
par lequel on pourrait revenir (si l’on veut)
sur terre, pour mourir toujours et encore.
J’ai voulu apprendre ce mystère
d’un être qui n’en savais rien
et qui ignorait d’ailleurs sa propre mort :
une femme.
J’ai regardé dans ses yeux verts
(car le vert je l’avais choisi
pour couleur de ma fougue)
bien qu’ils avaient la couleur de la terre
où l’on s’enterre
et ils m’ont dit que j’allais mourir bientôt
sans détour, ce que je fis d’ailleurs
à quelques secondes distance d’amour.
Vivre encore serait surprenant.
Je n’aurais jamais cru que l’on puisse mourir
d’un regard.