Carpe diem
Le jour se déroule devant moi comme une carpette.
Je regarde le dessin du tapis et je me sens
Seulement une piqûre parmi les millions
De piqûres tout semblables, un fil enroulé
Parmi tant de fils avec une perverse gaîté
De l’oubli de soi, de la perte de l’identité.
Comme un moine capucin qui perde
Ses paroissiens à la messe, comme un citadin,
En fumant impassible sa pipe,
Devant les passagères tentations du jour en déclin.
Carpe diem, arpenteur, carpe diem!
Oh, padre padrone, oh, père, oh, padre,
Jure sur Sierra Léone, sur Sierra Madre
Le soleil d’aujourd’hui, tel quel
Brillera-t-il dans les millénaires?
Sycomores
Vous vous cachez où, vous, les êtres du paradis,
Laissez-nous un sygne de votre existence:
Une griffe, une plume, une écaille, un rest de jabot
Pour croire à nouveau, pour rêver que tout est réel
Pour imaginer que nous sommes immortels
Que nous faisont parti de l’infini, que nous ne sommes pas cendre,
Que c’est pas en vain de remplir l’espérance, la glotte
Avec le vers céleste, le métaphore, l’anaphore, la litote.
Lerouï-ler sur chemin de fer
Je viens en Marmourech
comme je venais d’antan
lorsqu’en âpre fuite
nous étions mioches, rien que p’tits enfants
tombent sur les crêtes
rameaux de cognassiers
comme si sont des crèches
pour l’Enfant premier
musiques de cithares
sur les terres passent
aux hommes de lettre
à peine trouver la place
aux hommes de parole
à peine trouver un symbole
dans le bois, balances
inciser en tranche
que les lauriers furtent
l’autour dans les jasmins
à déesse Hécate
en donant les épins
des trains passent vers l’horizon
vers Tziblech alliés
ainsi qu’une Isolde
pour les rois bien aimés
labyrinthe de rameaux
amalgames de planètes
pour vous, mes vieux
je n’ écrirai plus de lettres
j’ai oublié tout de suite
le désert et la gloire
il m’a ravagé l’escogriffe
comme le venin noir
voilà mon renseignement
– hommes et laïques –
en vous révélant
de soutchéava
jusqu’à l’occident
comme par un décret
de Péri commandé
avec I pak souvent:
d’alexandre
les meilleures pensées
de george boïtor et
comment ça peux être déclarer
olos, de noël,
il faut qu’il vous donne, merci,
une colle de pâte pour moi
pour pitutz aussi
si sous la neige nous serons
à la fortune
sous rameaux et cimes
des nuits doucement
nous recouvriront
les sources dans les branches
des ondes construiront
pour nos chers amis
plus de milles poèmes
nous sussurerons
jusqu’au crépuscule
quand nous césserons
nous monterons dans les ornières
pour regarder au nord
avec des vues rétives
juste issues du cord
pour voir sur les collines
les hommes de marmourech
avec leurs vœux insignes
des dignes héritiers
reflétés en mara
en vichéu et tissa
en portant la tiarre
en bois de tissa
réunis sur les collines
en âpre rumeur
comme entre rivages
tissa à bătchikoi
eux, les héritiers de dragoch
de traian et nerva
qui gouttent le fromageon
et aiment la selve
eux, les passionés
de montagnes silvaines
boissées
de milles et milles années
toi, dotté de laures
dès ton baptême
passe en chœur d’étourneaux
toujours vers les midis
et ne t’arrête que là
où même ramounc
s’arrêtais autrefois
reposé sur un tronc
comme d’échecs et bridge
avec une sagesse claire
ton pas est démenti
de sapins et fugères
ta voix est zézayante
des idoles inspirée
de pensée antique
pour toujour couronnée
augural est ton destin
le temps – pas beaucoup
en vain comptons le but
des années qui viennent
Traduceri de Claudia Pintescu