Mircea PLATON

SOUVENIRS

De froides étoiles luisent dans ma pensée:

invisibles sentiers, lumières immaculées,

le mot qui se tait.

Ce n’est qu’un saint de haute taille, violet,

Qui regarde au loin,

En train de monter,

En train de chanter,

Tout en miroitant

De l’Éden, l’escalier.

 

LA  VILLE  ET  LE  POÈTE

Les journées lui semblaient trop longues, inutiles,

tandis que ses nuits étaient macérées dans l’eau trouble,

aux chimères verdîtres, de ses insomnies. Il flânait

dans les rues jusqu’à ce que la nuit se flétrît à l’horizon.

Les trottoirs – tels des cernes de bitume autour des yeux

des jets d’eau. Dans les ruelles écartées, le pavé faisait sortir

des sons d’orgue. Ponts de pluies. Tintements d’une cloche.

D’une horloge. Mécanisme nocturne. Âme géante qui palpite

en cachette. „Nulle part”. „Jamais”. „Rien”. Ce n’est qu’ici

que la nuit sentait l’acacia. Elle avait des pages.