Liviu ANTONESEI

PHARMAKON

 

Jour cendré, les servantes de la pluie

ont ouvert leurs volets,

le sang de la nuit s’est écoule le long des rigoles

Aux guichets dorés on embauche les auteurs

de vers bien façonnés – l’oiseau s’envole vers le ciel,

le magma pulsatoire sous le trottoir bitumé,

l’arbre solitaire au-devant du vent froid –

Sibérie de mon âme, toi !

Malheur, disent les eunuques de l’esprit,

fermiers épiques sur la plaine étendue et déserte,

têtes géantes de glaise parmi les herbes sèches.

Ce matin-là que devient le poète ?

Il pourrait bien se taire.

Versiunea în limba română: Constanţa NIŢĂ