Marius CHELARU

POEZIA E CHEIA OCHILOR LUMII /

LA POÉSIE EST LA CLEF DES YEUX DU MONDE

 

.lorsque mon moi remue en proie au chagrin,

ton visage perd sa forme

la couleur du ciel tire sur le gris

tandis que j’extrais de mon coeur

toutes les couleurs

afin de les faire don aux enfants

comme si elles étaient des „pommes grillées à la sauce

de contes de fées dépourvus de pères”,

je flotte dans l’air parmi des amours

bordés d’acacias,

je me laisse tomber sur la ville telle une pluie

qui s’écoule sur la terre,

je flâne parmi ceux qui n’y sont plus

et qui attendent d’être oubliés

.dans la rue, un paysan.

il ne trouve guère son village

.il se promène dans les endroits

où il fallait qu’ il y eût des arbres

.de belles femmes (b.c.b.g.)

attendent dans leur isolement

telles des chrysalides juste à cette seconde

où la mort gémit d’impuissance

car tous resteront jeunes

.serait-ce, par hasard, possible

que l’on dissipe jamais les souvenirs

en plein champ, tout en fertilisant la terre

où nous yeux croissent ?

.la charge de l’ âme de la jeune fille d’à côté

s’écroule sur le mur d’en face

par les vagues de sang

les pommes pareilles à des nuages de pluie

larmoient dans la paume

qui devrait tenir l’épée

.la rémission finale est celle

qui délie la crainte

afin de la lâcher – tel un cerf

qui est né avec la génèse du monde

.sur les épaules de celui du devant

une ville de lumière s’ est fait bâtir

sur tes paupières : un jardin de rayons

la poésie est la clef des yeux du monde –

toute vie cultive la mort

dans son jardin intime

mais moi

je ne suis qu’une page

de ce Livre.

Versiunea în limba română: Constanţa NIŢĂ