Un lis et une rose
Par la vitre de ma fenêtre regardent, curieux, vers moi
Un lis et une rose fraîche, mais nul n’est apporté par toi.
Je lis la question muette qui s’insinue dans leurs yeux doux:
Où sont ceux qui t’adoraient, où sont-ils tes beaux fous
Et surtout où est-il ton prince charmant qui tout l’été
Te fit espérer que le sort te sourirait à jamais?
Un lis et une rose regardent par la fenêtre fermée –
Signe que Dieu et la mort ne m’ont pas oubliée.
Nous, on se verra…
Nous, on se verra après la fin du monde, sûrement
Quand il n’y aura que nous deux – aurore et couchant
Nous nous verrons après l’Apocalypse, dans un décor intime,
Quand il n’y aura que nous deux – abîme dans l’abîme.
On se verra après le feu d’Apocalypse –
Ombres de cendres bleues ou bien deux éclipses
Une autre loi cosmique s’emparera de tout
Sans que l’on comprenne guère l’amour qu’on a vécu.
Il pleut
Par bonheur il pleut car je vais me promener
Et les larmes sur mes joues peuvent couler à leur gré
Par bonheur je peux en appeler à la pluie quand je chancele
Si sur le nuage de sucre candi ton image m’appelle
Il pleut incessement aux feuilles jaunes des étoiles
Les maisons comme l’amour fantastique et banal
Tu pourrais bien arêter cette pluie qui ne cesse de tomber
Dans mon cœur entre deux gouttes amères, crucifié.
Emprunt
Ton emprunt – de la lumière pour franchir le seuil du jour
Et brûler comme une torche qui éclaire tout autour
Ton emprunt – de la fragrance des vergers et des jardins
Pour pouvoir passer à l’aise parmi les hommes de bien
Ton emprunt – des mots choisis du regard au fil des jours
Leur intérêt – la vie y compris le chant d’amour
Ton emprunt – de l’amour tendre comme pour un bout de pain
Partagé avec ceux qui attendent leurs lendemains.
Si en galaxie
Si en galaxie tu passes par devant ma vitre à moi
Fais-moi, je t’en prie, un signe, si tu veux que je te voie!
Si tu passes avec le ciel tout plein de coins parfumés
En laisse-moi un bleuâtre piqueté de taches dorées!
Si tu passes en galaxie devant ma fenêtre ouverte
Fais que tombe sur moi la pluie d’abricots et de noisettes!
Si tu passes en galaxie et si tu veux t’arrêter
Apporte-moi des noix célestes de ton jardin étoilé!
Vous, jeunes filles de Jérusalem
Vous, filles de Jérusalem, dites-moi où dort mon bien aimé
Je l’ai recherché dans tous mes rêves, je continue de le chercher
Vous, jeunes filles de Jérusalem, dites-moi où dort mon bien aimé,
Je l’ai attendu avec les étoiles qui s’éteignent dans l’allée
Vous, jeunes filles de Jérusalem, ne me dites pas où il serait
Vers lui mènent tous les miroirs qui pourraient se casser
Vous, filles de Jérusalem, si vous dansez, vous pourriez le réveiller du charme
Sous lequel nous dormons tous les deux bercés de larmes.
Trois jours
Fleurs, fleurissez et ornez l’automne doux
Car dans trois jours nous aurons rendez-vous
Soleil, attends la lune et pardonne lui tout
Car dans trois jours nous aurons rendez-vous
Ne m’entraînez pas, pluies, dans vos vertiges fous
Car dans trois jours nous aurons rendez-vous
Vous, ponts d’acier et de bois, restez debout
Car dans trois jours nous aurons rendez-vous.
Traducere în limba franceză de Ion ROŞIORU