Paşcu BALACI

MEDITERANA NEMŢEASCĂ (vol. Sonetele germane, 2009)

LA MÉDITERRANNÉE ALLEMANDE (vol. Les Sonnets allemands)

 

De Bregenz jusqu’ au Lac Konstanz

S’ étend leur Méditerranée…

Les retraités s’ élancent vers une „tanz”

Croyant y avoir trouvé la panacée.

 

De sorte que les vieillards touchent la centaine

Comme si leur vie n’ est que „romance” –

Sous les grands Alpes j’ avais perdu ma chaîne

Juste au moment où j’ai plongé avec vaillance,

 

Quittant ma barque à voiles pour chercher

Aux ondes du lac la flûte enchantée –

La brise, au large, veut m’ allécher…

 

D’ un coup, je redeviens sage et sensé:

Et les calices d’ ambre une fois brisés,

Il ne me reste que le souvenir pour y chercher.

 

 

CARIATIDELE  (vol. Sonetele greceşti, 2002)

LES CARIATIDES (vol. Les Sonnets helléniques)

 

Colonnes d’ appui, piliers de soutènement

Sculptés en forme de vierges fragiles

Que l’ on croirait telles les bougies de cire

Qui redeviennent éternité lentement.

 

N’ ayant de pair, elles symbolisent

La section d’or – une norme de beauté –

Ce sont les ailes qui leur manquent pour s’envoler

Et pour hisser aux cieux l’ énorme frise.

 

Ces belles esclaves ressemblent au dieu Atlas :

Elles ne soutiennent, comme lui, la voûte céleste,

Mais l’ Espérance, l’ unique qui s’ enchâsse

 

Au fond du coffre de Pandore et reste …

Vous, Cariatides, Muses sans voix, hélas,

Vous resteriez sur l’ Acropole sans nul geste ?…

 

PRIMĂVARA (vol. 50 de Sonete/ Anotimpurile satului, 1994)

LE PRINTEMPS (vol. 50 Sonnets/ Les Saisons du village, 1994)

 

Notre village renaît à chaque année

Ayant comme fée la Lune et son halo,

L’ orage pleure fièrement dans son berceau,

Le ciel l’ enveloppe dans son manteau sacré.

 

Couvrant tous les ravins de ses sillons,

Il se réveille bénit en paysan,

Depuis toujours il vient même du néant

Et tous les champs lui font leur soumission.

 

Là-bas il rame comme une petite galère,

Il souque aux avirons dans la terre noire,

Les graines tombent, en gouttes, comme prisonnières,

 

En se cachant, discrètes, dans les nichoirs.

Les couches d’ humus, comme vagues, les enterrent.

Dans les moulins à vent tombent les ciboires.

 

Version française par Constanţa NIŢĂ