Vasile VOICULESCU (1884-1963)

ORFEU/ ORPHÉE ( vol. Oracole/ Oracles, 1944)

 

Il prit l’araignée pour modèle :

Qui de son suc sait tordre, déployer

Son cœur qui se déchire en fils frêles

Pour en dresser une lyre à sa portée.

 

Que lui dit des douleurs la cognée

Ou la mort qui l’épie d’une étoile,

Quand chaque corde se veut une forêt

Dont les chœurs s’entendent dans sa toile ?

 

À l’ écoute de ses chants ravissants

Les vieilles pierres se réveillent à l’instant :

Bêtes sauvages et baccantes entrent en ronde.

 

Les mains du magicien, blanches araignées,

Courent fiévreusement sur les filets dorés

Pour attraper la proie sonore de l’onde…

Version française par Constanţa NIŢĂ