ORFEU/ ORPHÉE ( vol. Oracole/ Oracles, 1944)
Il prit l’araignée pour modèle :
Qui de son suc sait tordre, déployer
Son cœur qui se déchire en fils frêles
Pour en dresser une lyre à sa portée.
Que lui dit des douleurs la cognée
Ou la mort qui l’épie d’une étoile,
Quand chaque corde se veut une forêt
Dont les chœurs s’entendent dans sa toile ?
À l’ écoute de ses chants ravissants
Les vieilles pierres se réveillent à l’instant :
Bêtes sauvages et baccantes entrent en ronde.
Les mains du magicien, blanches araignées,
Courent fiévreusement sur les filets dorés
Pour attraper la proie sonore de l’onde…
Version française par Constanţa NIŢĂ